J’ai arrêté de méditer

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J’ai arrêté de méditer.

Mais, je me crée une vie plus méditative.

C’est paradoxal, je le sais. Je m’explique.

Pendant cinq ans, j’ai médité presque tous les jours. Disons en moyenne 5 jours par semaine. Entre 15 et 60 minutes chaque fois. J’ai lu sur le sujet, suivi des cours et participé à des retraites silencieuses. Je méditais avec beaucoup d’ambition. Ça fonctionnait. Dans les dernières années, j’ai constaté des transformations et obtenu des résultats à méditer. Cependant, j’ai aussi remarqué qu’une pression de performance s’est installée dans ma relation à la méditation.

Quand je n’ai plus été capable de performer et quand, pour différentes raisons, la stabilité de mon quotidien s’est effritée, je n’ai plus été en mesure de continuer. Ma routine s’était envolée et ma pratique de méditation avec elle.

Alors, qu’est-ce qu’il me restait? Il me restait mes acquis, mais surtout tous ces moments du quotidien durant lesquels je ne médite pas formellement, mais durant lesquels je peux me pratiquer à vivre au présent. En attendant de retourner plus doucement vers une pratique régulière, j’ai décidé de me créer une vie qui laisserait plus de place à la méditation. C’est ce que j’appelle une vie plus méditative. Pour l’instant, j’ai choisi de me concentrer sur trois habitudes :

1) Pratiquer une chose à la fois 

Avant d’avoir ces réflexions, j’ai investi beaucoup d’énergie pour devenir une personne plus productive. Par exemple, je profitais de mes nombreux déplacements en auto pour pratiquer des discours ou apprendre en écoutant des podcasts. J’utilisais mes temps morts entre deux cours pour répondre rapidement à mes courriels. Je partageais mon café matinal avec les réseaux sociaux question de rester active et informée. Etc. Dernièrement, j’expérimente un rythme plus lent, moins productif. J’essaie de décharger mon esprit. Je m’entraine à pratiquer une chose à la fois. Parfois, c’est ennuyant, car mon cerveau cherche des stimulations, mais souvent c’est relaxant. Évidemment, je ne le fais pas tout le temps, je le fais plus souvent qu’avant. 

2) M’éloigner d’Internet

Je n’ai rien contre la présence d’Internet dans ma vie. En fait, je trouve que c’est un merveilleux outil d’apprentissage et de communication! Cependant – pour continuer ma métaphore – c’est un outil que je ne range pas souvent dans l’atelier et que j’ai plutôt tendance à laisser traîner partout. Cela a pour effet qu’à la moindre occasion, Internet est là pour répondre à mes questions ou pour me distraire. J’ai remarqué que cela avait tendance à diminuer ma capacité de concentration et à accélérer le rythme de mes pensées. Alors, j’ai commencé à cultiver davantage des passe-temps qui m’éloignent d’Internet. Voici le genre d’activité que je pratique plus souvent : marcher sans cellulaire, lire un livre en format papier, écouter une émission de radio musicale sans rien faire d’autre, écrire à la main une lettre à une amie, m’asseoir dans un café pour dessiner, etc.

3) Me rendre moins dépendante de mon cellulaire

On ne peut plus s’en passer; les cellulaires sont nécessaires pour pratiquement tout. Même si j’essaie de m’en départir, le mien est presque toujours avec moi. C’est normal parce que c’est un de mes outils de travail et qu’il me permet tellement de choses : téléphoner, écrire, déposer un chèque, faire une réservation, prendre une photo, méditer, m’orienter. Cette omniprésence est, pour moi, un élément qui m’éloigne de l’instant présent. J’ai donc commencé une expérience. J’ai désinstallé toutes les applications dont je pouvais me passer. Ainsi, pour aller sur Internet, je dois m’installer à l’ordinateur. Pour gérer mes rendez-vous, j’utilise un agenda papier. Pour me divertir, je dois être créative. J’ai même enlevé la calculatrice. Mon intention est surtout d’apprendre à fonctionner autrement qu’avec mon cellulaire pour me libérer du temps sans celui-ci.

Les trois habitudes que je viens de souligner pourraient se résumer à la simple idée de réduire les distractions et les surstimulations du quotidien. Qu’est-ce que je fais sans distractions? J’observe et j’apprécie comment je me sens. Ici et maintenant. C’est d’ailleurs le principe derrière les retraites de méditation silencieuses. Sans distraction, il devient plus facile de se déposer dans ce fameux moment présent et de se rapprocher de nos ressentis.