Tomber amoureuse de sa pratique de yoga
Un texte de Marie-Pier Deschênes
Crédit photo : Barbara Quintana-Horvath
J’ai choisi de prioriser le yoga dans ma vie depuis déjà plusieurs années. J’ai toujours cherché à tendre vers un équilibre au niveau de ma santé physique et de ma santé mentale. Au printemps 2015, j’ai vécu une situation vraiment difficilequi est venue chambouler cet équilibre déjà fragile. La personne avec qui je partageais ma vie à ce moment-là est partie vivre dans une autre ville pour le travail et j’ai choisi d’essayer le yoga, juste pour voir…
À ce moment, j’ai connecté très fort avec cette pratique qui m’amenait beaucoup d’apaisement. Je pratiquais dans un studio, j’échangeais avec d’autres yogis et je ressentais déjà les bienfaits d’être assidue.
Entre rigidité et flexibilité
En toute transparence, j’ai une tendance vers la rigidité en tant que personne qui vit avec l’anxiété. Depuis toujours, je suis la bonne élève, disciplinée, qui suit les règles. Et cette rigidité s’est transposée à ma pratique de yoga, de façon plutôt insidieuse, sans que j’en prenne réellement conscience.
Au départ, je percevais ma discipline de pratiquer à la même heure (en me levant le matin), à tous les jours, comme quelque chose de positif, même de souhaitable. Souvent, le monde du yoga «populaire» nous renvoie l’idée que l’on doit être assidu, discipliné, voire monastique dans notre pratique.
Par contre, au fil des ans, la joie que je ressentais au départ en déroulant mon tapis s’est estompée. Elle avait été remplacée par un sentiment d’obligation, une autre tâche à cocher sur ma to-do list. J’étais très loin des bienfaits d’apaisement mental du départ, même si ma pratique physique, elle, n’avait pas changée.
À l’automne 2021, j’ai frappé un mur. Un diagnostic de dépression sévère m’a amené à mettre sur pause momentanément ma pratique de yoga pour me reposer complètement et créer un espace de réflexion pour la suite.
Et c’est là que le désir de flexibilité est apparu.
Un moment de cassure qui amène au renouveau
Je perçois la dépression dans ma vie comme un moment de cassure, un cadeau mal emballé, pour reprendre l’expression populaire. Sans m’étendre sur tous les apprentissages faits depuis, je peux affirmer que la flexibilité s’est imposée sans me demander mon avis. Et que c’est la meilleure chose qui pouvait m’arriver.
En janvier 2022, je me suis donnée comme intention de pratiquer selon l’envie, sans pression, sans horaire précis, sans case à cocher. Je me suis rendue compte que de pratiquer dès mon réveil ne s’accordait pas à mon énergie. J’étais encore endormie, peu réceptive, toujours un peu frileuse.
J’ai donc déplacé ma pratique à différents moments de la journée, pour voir ce qui fonctionnait le mieux. Comme j’ai la chance de travailler à la maison, c’est facile pour moi d’intégrer un moment de yoga avant le lunch ou en fin de journée pour transitionner après le travail, selon mes besoins.
J’ai également commencé à synchroniser mes pratiques de yoga avec l’énergie de mon cycle menstruel et j’en ressens assurément les bienfaits sur mon système nerveux.
Je dis souvent que le yoga est une pratique de flexibilité, autant pour le corps que pour l’esprit, et ça ne pourrait être plus vrai dans mon cas : )
Le yoga en dehors du tapis
Un an plus tard, je pratique (presque) tous les jours, à des moments différents. J’ai aussi recommencé la pratique en studio et j’en suis infiniment reconnaissante. Le yoga est devenu, au fil du temps, un mode de vie qui déborde sur les autres facettes de mon existence. Je crois au karma et que si on fait le bien, le bien nous revient. J’essaie aussi de faire partie de la solution en m’impliquant pour des causes qui me tiennent à cœur.
Au-delà de tout ça, le yoga est devenu pour moi un moment sacré dans ma journée, une sorte de refuge pour les moments plus difficiles et un endroit pour célébrer mon bonheur d’être en vie et en santé au quotidien.
La vision de mon corps à travers le yoga
Je terminerai en partageant, en toute vulnérabilité, un début de réflexion sur la vision de mon corps et le yoga. Au fil de ma pratique, avec l’aide de professeures bienveillantes, j’ai appris à voir mon corps différemment. J’ai commencé à être fière de tout ce qu’il réussit à accomplir, de la façon dont je pratique de nouvelles postures.
Le yoga m’a enseigné à lâcher prise sur l’avoir (ce que mon corps a ou n’a pas) et à plutôt mettre l’emphase sur l’être (comment j’habite mon corps et comment j’en prends soin). J’ai développé une relation d’amour avec mon corps et ça un impact immense sur mon estime, ma confiance et comment je peux être une femme badass à tous les jours. J’ai retrouvé ce sentiment d’amour que j’avais perdu envers ma pratique de yoga.
J’espère que cet article vous donnera l’envie d’intégrer davantage de flexibilité à votre pratique et de la laisser déborder dans les autres sphères de votre quotidien.
Le texte de Marie-Pier vous parle ?
Marie-Pier aspire à accompagner des femmes courageuses en quête de liberté, de simplicité et d’harmonie à reconnecter avec la puissance de leur cycle menstruel avec son enseignement simple et facilement applicable.
Son approche se base sur une formation à la maîtrise en travail social, plus de 5 ans d’expérience en intervention et un désir très fort d’agir en alignement avec ses valeurs pour soutenir le bien commun.
Pour des outils et ressources sur le cycle menstruel, visitez son site www.mariepierdeschenes.com