Ramper n’est pas un jeu d’enfant
Ramper, rouler, gambader, grimper aux arbres… Pour la plupart d’entre nous, ces activités sont associées à l’enfance. Une personne adulte qui se déplace à quatre pattes renvoie une image déstabilisante. Pourtant, le geste s’avère intéressant sur plusieurs aspects.
J’ai réalisé l’intérêt d’une activité comme la reptation (action de ramper) en m’attardant aux premiers gestes que l’on doit poser pour construire notre système locomoteur. Autrement dit, je me suis questionnée sur les différentes étapes à travers lesquelles passe l’humain pour en venir à marcher. Se retourner sur le ventre. Soulever la tête. Ramper. Se propulser avec les orteils. Se tenir en appui sur les mains et les genoux. Marcher à quatre pattes. Se tenir debout avec et sans appui. Faire quelques pas sur le côté puis vers l’avant. Éventuellement, toutes ces étapes aboutissent vers la marche et d’autres activités motrices encore plus complexes! C’est fascinant.
Pourquoi devrait-on ramper?
Même l’adulte a intérêt à pratiquer les mouvements énumérés plus haut. Ce sont des gestes très basiques auxquelles on associe plusieurs bénéfices. La plupart se font près du sol et impliquent une grande surface de contact avec l’environnement. Cela permet à la peau, organe sensoriel, de recevoir plus d’informations et contribue au développement de la proprioception. Ces gestes impliquent aussi des moments où on doit alterner le mouvement des jambes et des bras. En rampant, par exemple, le bras droit s’avance en même temps que le genou gauche. Ce synchronisme requiert d’importantes connexions neuronales qui, peu importe l’âge, sont pertinentes. Finalement, en plus d’être amusantes, des activités comme ramper et marcher à quatre pattes sollicitent les quatre membres ainsi que la ceinture scapulaire et la ceinture pelvienne. Elles sont excellentes pour développer de la force musculaire.
Revenir aux bases avec le yoga
La beauté de tous ces mouvements (sur le ventre, à quatre pattes, etc.) est qu’ils s’intègrent très bien dans une séance de yoga. En fait, plusieurs postures s’en rapprochent déjà beaucoup! Par exemple, la posture de la sauterelle (salambhasana) ressemble au geste que font les bébés qui s’apprêtent à ramper. Elle est très efficace pour développer les muscles du dos. Toutes les postures à quatre pattes fournissent aussi l’occasion de pratiquer des patrons moteurs simples qui doivent être maîtrisés avant des mouvements plus complexes ou avec charges. D’ailleurs, pourquoi ne pas y ajouter un peu de variété en rampant sur les genoux? En bref, le tapis de yoga est un endroit parfait pour explorer ces mouvements simples qui fournissent des occasions de développer les connexions entre les muscles et le cerveau.
Et, il n’y a pas que sur le tapis que l’on peut explorer! Les arbres aussi peuvent servir de terrain de jeu!