Mon yoga est-il authentique?

Avant de faire ma formation de professeure de yoga, je suis allée pratiquer en Inde parce que j’envisageais y suivre mon cours. Je suis restée 18 jours à Rishikesh. J’étais atterrie dans cette ville du nord de l’Inde pour sa réputation de capitale internationale du yoga.
Lors de mon séjour, j’ai reçu l’enseignement de différents professeurs indiens, participé à des ateliers et même à quelques méditations matinales d’une formation professorale. J’ai rencontré plusieurs professeurs en devenir satisfaits de leur formation. Cependant, je n’ai pas été assez convaincue au point de choisir de revenir suivre ma formation à cet endroit.
Même avant d’enseigner, j’ai toujours voulu rejoindre des gens qui ne seraient pas naturellement intéressés par le yoga et par ses aspects spirituels. En suivant ma formation à l’étranger, j’avais peur de ne pas pouvoir adapter le yoga à une réalité occidentale et laïque. J’ai donc suivi mon cours à Montréal dans une école où les principes philosophiques et spirituels du yoga étaient importants et où on prônait des enseignements correspondant à ce que je cherchais.
Réflexion sur le yoga classique
Paradoxalement, j’ai ensuite commencé à enseigner avec une fierté pour l’appellation classique de ma formation de base et parce qu’elle ne mettait pas uniquement de l’avant les postures de yoga. Mes cours étaient centrés sur les asana, mais j’y intégrais des exercices de respiration et de méditation ainsi que des pensées inspirées par la philosophie du yoga. Je considérais mon enseignement authentique parce que pratiqué et transmis de maître en élève depuis des milliers d’années. Je ne voulais pas y intégrer des exercices appartenant à d’autres disciplines comme le Pilates ou le stretching.
Éventuellement, j’ai rencontré des clientèles de plus en plus variées. J’ai commencé à adapter mon enseignement pour qu’il continue de correspondre aux élèves que j’avais devant moi. Dans certains cours, j’ai retiré des postures de mon répertoire parce qu’elles représentaient des risques pour la santé de mes élèves. J’en ai adapté d’autres en utilisant plusieurs accessoires, dont des chaises, pour qu’elles puissent être sécuritaires. J’ai continué d’accorder de l’importance aux exercices de respiration, de méditation et à la philosophie du yoga, mais je suis devenue plus souple quant à ma façon d’enseigner.
Finalement, je me demande maintenant : le yoga que je pratique et enseigne est-il authentique? Authentique dans le sens de correspondre véritablement à l’auteur auquel on l’attribue. Pour répondre à ma question, j’ai entrepris de me rafraîchir la mémoire sur l’histoire du yoga. J’ai ressorti mes notes de cours, mais j’ai aussi lu des ouvrages controversés sur le sujet dont le livre Yoga Body de Mark Singleton.
Si le sujet vous intéresse aussi, je vous invite à poursuivre votre lecture ici : le yoga postural serait une discipline récente.